19 mai 2008

Poème


Nous étions partis à Vic sous ses injures... "Quand on est Nîmois ou qu'on est si bien accueilli dans cette belle préfecture gardoise pour la féria, on ne va pas chercher plus cornu dans le Gers !" qu'il disait... Il a même réussi à me faire un rien culpabiliser ce con avec ses cheveux frisés, son haut lignage protestant et son air de ravi de la crèche : ça n'a pas duré longtemps, le déjeuner à la ferme (de l'autre bled sur le GPS), la visite des corrales vicois m'avait tout de suite conforté dans mon choix, et on n'avait pas encore rencontré la famille Larrieu !

De retour plus tard dans cet ailleurs sans toros, j'ai voulu prolonger la magie de Pentecôte en demandant des comptes rendus aux copains de Vic et de Nîmes et à "Stive" en particulier : le parpaillot nîmois bien né et bien frisé... Si avec ça il choppe pas le prix Hemingway l'an prochain, c'est vraiment qu'ils n'ont aucun goût ! Voilà la magie de ses mots :

Pour situer le contexte, bodega des Amis de Pablo Romero : la soirée qui a précédé ledit poème a été une pure "stivade", à savoir une petite blondinette plutôt mignonne à qui j'ai fait danser 3 rocks au milieu d'une foule alcoolisée et en délire... Je me dis : "Au 3ème rock langoureux, j'emballe..." Et j'emballe, 1/2 seconde, un petit coup de langue et puis plus rien... La belle me plante au beau milieu d'un bordel sans nom en me jetant à la tête un vilain : "Mais tu sais, c'est un jeu..." Et puis plus rien, je ne l'ai jamais revue. La soirée se finit à 05h00 du mat' avec Nico Vaudran dans mon salon, je crois que j'ai même pas vomi ce soir-là... J'aurais dû...

Voici donc le poème qui s'appelle Un petit coup de langue

Un petit coup de langue et ça fait pchit.
Disparue dans la foule, entraînée par le monde,
Celle de ma vie s'enfuit parmi les femmes de la ville.
Un petit coup de langue échangé par ici
Et tout fout le camp par là.

Triste est ma vie, sans elle,
Blonde parmi les brunes sévillanes,
Blonde parmi les putes occitanes.
S'il n'y en a qu'une, elle est passée sans s'arrêter,
Comme un train sans escale.

Un petit coup de langue et ça fait pchit,
Comme si l'amour n'était beau qu'dans la fuite.


Nîmes, le 10 mai 2008 à 05h00.