24 septembre 2008

De todo hay en la viña de CyR


Le fils de Joaquín Vidal nous confiait il y a peu combien son père lui avait appris à se méfier des mouvements de foule trop massifs et trop unanimistes. Nous évoquions alors l’hystérie suscitée par José Tomás depuis son retour. Hystérie d’autant plus mystérieuse qu’apparut chez certains sujets uniquement après le retour du phénomène et totalement absente avant. Ça nous a certes permis de nous amuser de retournements de vestes spectaculaires, mais plus pitoyables que flamboyants.
On ne peut évidemment s’empêcher de se demander quel éclairage Joaquín Vidal aurait pu donner à ce qui se passe aujourd’hui. J’ai bien ma petite idée sur la question mais, cela va de soi, devant l’impossibilité de me la faire confirmer je me la garderai pour moi. Je ne vais tout de même pas commencer à vous inventer de fausses informations. Les lecteurs de Camposyruedos méritent franchement mieux et plus de respect.

Cette méfiance des mouvements de foules trop unanimistes me fait irrémédiablement songer à un texte de Pierre Desproges sur la démocratie : « Moi-même, quand on me demande : « Êtes-vous démocrate ? », je me tâte. Attitude révélatrice, dans la mesure où, face à la gravité de ce genre de question, la décence voudrait que l'on cessât plutôt de se tâter. Un ami royaliste me faisait récemment remarquer que la démocratie était la pire des dictatures parce qu'elle est la dictature exercée par le plus grand nombre sur la minorité. Réfléchissez une seconde : ce n'est pas idiot. »

Vous avez bien compris qu’à Camposyruedos nous ne goûtons guère les mouvements moutonneux dans lesquels la doctrine accréditée voudrait bien noyer les aficionados et les faire marcher au pas d’un « Je pense donc tu suis. »
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à José Tomás. Après l’avis de votre serviteur, celui plus décalé de Tendido69, vous allez pouvoir lire celui énervé de JotaC, ou celui bien plus satisfait de Marc Delon. Tout cela peut se croiser, se contredire, et s’opposer. Et c’est très bien ainsi. De todo hay en la viña de Camposyruedos. Et tant pis si ça perturbe la quiétude des observateurs. La photo qui illustre ce post a été prise à Barcelone dimanche dernier. Un jeune Lyonnais touche du doigt que l’immense majorité des fromages s’accordent avec du blanc et non avec du rouge. Rien à voir avec Rimbaud ou la déconstruction, quoique… En matière de déconstruction culinaire, il ne fait aucun doute que Ferran Adrià serait alors le Arthur Rimbaud ou le José Tomás de l’histoire.