04 juin 2009

Grand brave !


Grand roi, montagne de barbaque, puissant, lourd, froid glacial et souffle chaud, une armée entière dans ton regard de fou, je les imagine bien les larmes de cette femme qui te demandait pitié pour son piquero de mari… Pauvre d'elle. Tu as été monstrueux dans ce peto de rien. La haine de ce monde, l'incroyable violence de ta race de seigneur, la rage et la grandeur de ton sang de guerrier, ta présence d'Empereur, Grand Bravassssss de 'Camarito' que tu fus !
Quatre fois tu explosais, et l'on t'en promettait encore 200... Mais qui aurait pu t'arrêter dans cet océan de désespoir et de terreur, dans ton envie de semer la Mort pour mieux leur montrer combien tu étais vivant !!!! En 7 minutes et 3 poussières, tu fus à la fois la Sauvagerie, la folie, l'obstination superbe et émouvante, tu fus les montagnes et les mers, les déserts et les forêts, les astres et le soleil, les larmes, l'émotion et l'herbe fraîche des printemps lusitaniens... Tu fus le Toro du combat, le combat du Toro, le Toro Bravo, celui de toutes les peurs, celui de cette terrible race des combattants venus des plaines arides d'Afrique avec leur hurlement sourd et profond ! Tu fus ton peuple de chair, de foutre, de bois, de force et de rage, d'honneur et de guerre, ton peuple de Braves. Placide tremblement de terre, le calme avant la grande bataille.
Dans ce cercle infernal, l'on te regarda être, 'Camarito', et certains qui ne s'émeuvent que dans l'art de manipuler l'outil du triomphe et se soucient d'ordinaire bien peu de la Bravoure de tes frères, cherchent encore aujourd'hui prétexte à ne pas t'appeler « Brave » pour 3 misérables coups de pattes. Moi, je te le dis, amigo : gratte-là encore ta terre de feu, 'Camarito', souffle ta force de vivre, 2 fois, 3 fois, caresse encore ton ombre sur le sable, et dis-leur qu'ils se rassurent, car la peur de la douleur n'appartient qu'aux Hommes, et que toi seul aurait pu décider de leur sort, par ta généreuse pitié de grand roi, peut-être. Prends bien le temps de montrer à l'autre, celui d'en face, à lui le petit Homme, prends bien le temps de lui promettre les éclairs et la foudre, le vent, la tempête et le tonnerre, les tambours de la guerre, les coups de hache et la brisure des lames de fer sur la roche, le cri et la souffrance des hommes, leur Mort. Explose-toi, 'Camarito', dolmen de chair et de cornes, explose-toi, encore, souffle ta force de vivre, 2 fois, 3 fois, encore, encore, encore et toujours... Explose-le, putain !!!

Je suis comme toi, 'Camarito', je me fous bien du précieux Art de câliner la poussière de ton armure de bois quand tout ce que tu es n'est que cathédrale de Sauvagerie émouvante, déchaînement de haine et de force, de puissance et de grandeur, fils de ta Mère la Terre que tu étais... Grand Bravassss que tu fus.

'Camarito', ils n'ont vu que la caresse de ton ombre sur le sable... Ils n'ont rien vu.
El Batacazo